Des refus de se faire servir quand ils se rendent compte de son handicap, des regards insistants qui en disent long sur le mépris et/ou la peur du handicap, on dirait une maladie contagieuse... voilà quelques challenges que rencontrent Sipora dans la quête de son bonheur et de son autonomie. Elle ne lâche rien, quasiment tous les jours, elle sonne le glas de la paresse et conjugue ses efforts et la volonté de s'en sortir. Découvrons cette femme handicapée qui a décidé de prendre son destin en main.
Je m’appelle Moussi Sipora, mère d'une fille de 09 ans.J’habite en famille non loin du Château d’eau école publique Deido à Douala Depuis plus d’une dizaine année, J'exerce dans le callbox. J'y associe la vente de crédits de communication, des biscuits, de la petite confiserie, de l’eau en sachet. Je pratique cette activité en plein de temps de lundi à samedi de 8h à 19h.
Mes débuts, ma notoriété, le bon feeling avec mes clients...
"Etant mère d’enfant célibataire, j’ai été contraint de me
lancer dans cette activité pour plusieurs raisons: Le père de mon enfant et moi n'avions plus d'affinités et se déresponsabilisait de certaines charges qui nous sont communes, j’ai décidé de me lancer à mon propre compte.
"Grace à mon
entourage , j’ai pu réunir un capital qui m'a aidé à démarrer cette activité. "Je m’estime très chanceuse car grâce à cette activité, je parviens à subvenir à certains de mes besoins et ceux de mon enfant au quotidien", dit elle avec sérénité.
"J’ai
acquis une certaine notoriété dans ce carrefour où j'ai installé ma table, mon parasol et ma marchandise. Non loin de ce loin se trouve un stade
et la CDE, Camerounaise des Eaux.. Ma position stratégique m’apporte
beaucoup des clients. Je suis aussi très courtoise et je ne peux ni les décevoir ni
me décevoir. Même en mon absence ils sont
capables de venir me chercher chez moi pour bénéficier de mes services. Parfois ce sont eux qui
m’aident à m’installer.
Je reçois au quotidien beaucoup d’encouragement et de
soutien venant de tous et je rends grâce à Dieu pour cela."
Face à mes difficultés, j'ai jamais relâché...
Voyez-vous qu’il pleuve ou qu’il fasse soleil, je suis au
front car je n’ai pas une autre activité rémunératrice et je me suis déjà habituée à
ce train de vie. Bien évidemment ; je rencontre quelques clients
malhonnêtes du style des faux billets, ou des commandes abusives sans paiement
du service rendu, des refus de se faire
servir quand ils se rencontrent de mon handicap ou bien des regards insistants
qui en disent long sur le mépris et ou la
peur.et je parviens toujours à m’en sortir car je balais tout ça d’un revêt de
la main.
Un bilan plutôt satisfaisant...
Mon bilan est satisfaisant, car je me sens indépendante
financièrement et d’ici quelques années encore je pourrai ouvrir ma propre boutique
grâce à mes économies. Tout de même ; si j’avais quelqu’un qui pourrait
croire en ma vision et d’investir dans ce carrefour notamment sur ce que je
fais nous pourrons conquérir toute cette zone et faire d’énorme profit.
Aux jeunes handicapés qui veulent se lancer dans cette activité...
C’est vrai que les débuts sont toujours difficiles mais j’exhorte tous mes frères et sœurs vivant avec un handicap de sortir des stéréotypes connus et
parfois illusoires; savoir prendre des risques mène au succès. Donc
allez à la rencontre des gens pourra vous procurer des médicaments à tous vos maux et vous permettre de vous
épanouir, être plus heureux, sereins et
grandir mentalement.
Propos recueillis par MBATTI DJAMABE
Le concept Callbox Fintech approprié pour les handicapés
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