Il est 08h ce samedi 25 Novembre 2017. Les participants venus des différents arrondissements de la ville de Douala et quelques uns ayant fait le déplacement de la ville de Yaoundé, prennent place dans la salle de conférence de l'Hôtel Pullman. Accueillis par un personnel dévoué, du service d'accueil, en passant par la Direction des ressources humaines au Directeur Général, la journée de partage entreprises et associations de personnes en situation se présentait clairement sous un horizon position.
c'est à 09h30 que le Représentant du Gouverneur fait son apparition sur les lieux de la cérémonie, assisté par un responsable de la préfecture du wouri, de la surveillance régionale du Territoire question d'assurer la sécurité de tous, et de la représentante des affaires sociales
L’édition 2017 du Handi Café
nous a permis d’offrir deux séances de coaching pour la motivation et
la prise de conscience du pouvoir de la détermination chez les personnes qui
entreprennent même lorsque frappées de Handicap. Le premier a été
mené
par le Coach PNL Francis Eret et le
second par Roland Kwemain (CEO Go
Ahead Africa).
1-
La
Programmation Neuro Linguistique : connaissance de soi et confiance en soi
Le coach PNL nous a permis de
comprendre que pour sortir de la victimisation et se mettre dans une posture
pro-active qui permette l’employabilité ou la création
d’entreprise
par une personne vivant avec un handicap, il faut que cette dernière
ait une bonne connaissance de qui elle est, de sa valeur intrinsèque,
de ses potentialités. Cette attitude permet développer la confiance en soi vu que l’acteur
connaît bien ses capacités.
En utilisant surtout une approche
interactive, le coach a offert aux participants de raconter leurs expériences
personnelles et comment ils ont pu eux-mêmes trouver une certaine confiance dans
des situations concrètes. Toutefois, la victimisation étant
le fait de se sentir toujours dans la pire situation, cette séance
serait restée incomplète sans l’aide du second facilitateur.
2-
Ne
recherchez pas la pitié, ayez une foi forte !
Le coach Roland KWemain a insisté sur la nécessité d’avoir la foi tant en Dieu qu’en
soi. Il raconte ainsi son expérience qui interpelle chacun des
participants.
« Chers amis, je sors d’une
situation où mon enfant a passé 85 jours en réanimation dans
un hôpital de Bruxelles et ce qui nous vaut une facture de 147 000€.
Vous croyez certainement que j’ai cet argent ! Eh bien,
non !
En plus ma femme, j’ai pu expérimenter combien cette histoire l’a
stressé. Alors que nous attendions une enfant, mon épouse
a dû
subir le stress de voir ses enfants ne pas aller à l’école une année durant (à
cause de la crise anglophone), et, la situation de notre fille s’est
dégradée.
Elle a eu une fausse couche en passant. En fait, si nous revenons au cas de
notre fille, lorsque mon épouse et moi avons contacté
les médecins belges, ils nous ont dit qu’elle souffrait d’une
scoliose. Vous connaissez cette maladie certainement. Selon ces spécialistes,
le traitement n’aurait duré que trois semaines afin de corriger le
mal. Puis à l’âge adulte, devenue femme, une seconde intervention
chirurgicale pourrait permettre d’y remédier. Ceci nous parut fort intéressant
et mon épouse se dépêcha d’y accompagner l’enfant. Cette
fille était très brillante : major du
concours d’entrée en sixième, toujours reçue parmi les
meilleurs de son établissement et aussi, une jeune pratiquante très
forte dans la foi (comme son père). En Belgique, elle fut admise en réanimation
pour subir des soins intensifs et ceci avec un coût de 1500€ par jour. Venu les rejoindre dans ce pays, j’ai
eu une conversation très intéressante avec l’aumônier.
Ce dernier m’apprit que ma petite fille avait un tel intérêt
pour sa foi qu’il n’y trouve de pareil depuis sa prise de
service dans la zone. En plus, les médecins m’apprirent que, sortie du coma, elle
avait d’abord demandé quand est-ce qu’elle rentrerait
dans son pays, le Cameroun. Stupéfaits, ils n’en revenaient
pas qu’une jeune africaine eut un tel réflexe et ce qui constituait un cas plutôt
rare. Cependant il y’avait cette facture à
payer et j’avais accepté avec mon épouse de verser la somme due. Revenu au
Cameroun pour trouver des moyens d’y parvenir, j’ai vu combien
merveilleux est le Dieu que je sers. Je suis plutôt un fervent catholique dans ma ville de
résidence,
Buéa,
et président des hommes de ma paroisse. Quelques jours après
mon arrivée, j’ai été contacté par l’administration hospitalière
pour être informé que la commune de cette municipalité
avait décidé de prendre 50% des frais. N’est-ce
pas fantastiques ? Alors croyez-vous être les seuls à avoir des problèmes ?
(Réponse
de l’assistance : Non !). Vous l’aurez donc
compris, ne recherchez pas la pitié des autres car vous n’êtes
pas l plus malheureux de la terre »
Repris in extenso, cette histoire
inspirante a permis de démontrer que la capacité
de résilience est un besoin pour tout le monde et pas seulement
pour des personnes vivant avec un handicap. D’ailleurs en évitant de
stigmatiser une catégorie dans cette expérience, Roland s’inscrit
directement dans le changement d’attitude et de perception. Cette
application pratique de la démarche ADEPHAN a encore été
plus perceptible dans les ateliers débats avec les entreprises représentées
au Handi café.
ECHANGES,
ATELIER SUR L’EMPLOI ET L’ENTREPRENEURIAT DES PERSONNES AVEC HANDICAP
L’atelier sur l’emploi et l’entrepreneuriat
des personnes vivant avec un handicap a été un moment d’échanges
constructifs entre les acteurs de la société civile (essentiellement les
associations défendant les droits des personnes vivant avec un handicap) et
les représentants d’entreprise ayant accepté
d’honorer
de leur présence au Handi Café.
Les participants ont exprimé
le sentiment de discrimination qu’ils ont parfois lorsqu’ils
recherchent un emploi dans les entreprises locales. Ils ont surtout insisté
sur le besoin criard d’emploi que cette catégorie
vulnérable adresse aux entreprises et décideurs publics
ainsi que le manque de réponse institutionnelle ciblée.
Les représentants d’entreprises
ont quant à eux expliqué qu’au moment des recrutements, ce qui
compte le plus à leurs yeux est la compétence réelle du demandeur. Selon eux les préjugés
restent toujours en dehors de leur analyse des compétences.
Cependant, une série
de questions demeure en suspens : Pourquoi le sous-emploi des
personnes vivant avec un handicap demeure important en dépit de l’augmentation
continue du nombre de personnes qualifiés (diplômés) dans cette catégorie sociale ?
Est-il possible de construire un modèle inclusif (société
civile et entreprises) qui permette de résorber le chômage spécifique
des personnes vivant avec un handicap ? Comment prendre en compte les
savoir-faire pratiques de ces personnes dans une politique sociale stimulant l’entrepreneuriat ?
Ce questionnement nous a servi à
esquisser un début de réponse en nous intéressant
principalement aux projets d’entreprise des personnes vivant avec un
handicap.
SUCCESS
STORY
Pour cette édition2017,
l’histoire
à
succès a été celle de Martin Camus Mimb (journaliste sportif et promoteur de la Radio
Sport Infos). Après avoir raconté son ascension dans le monde médiatique,
cet entrepreneur a édifié son public sur une attitude qui lui a
permis de se démarquer. Il déclare entre autre :
« Chacun doit se battre pour
arracher et imposer son respect … Battez-vous pour que les parents ne
laissent pas leurs enfants à mobilité réduite souffrir … Il faut croire en
son talent ! »
Martin relèvera tout de même
au passage un ensemble de difficultés qui concernent l’urbanisme
et le projet architectural d’une ville inclusive et en rapport à
la question du handicap. Il mentionne :
-
L’absence de sortie à chaise roulante pour les
personnes vivant avec un handicap dans certains immeubles ;
-
La difficulté à trouver un conjoint ;
- -
L’absence de matérialisation des passages pour
des personnes vivant avec un handicap
dans les voies publiques.
Également responsable d’association,
il envisage la réalisation de certains projets majeurs en partenariat avec d’autres
parties prenantes.
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